roman: Soigne ta défense (chapitre 2e):Basket et musique, c'est bon pour la santé!

Publié le par Jean-Marie Tartane

linkChapitre 2 Le virus rentre un peu plus dans le corps
(photos remember the ABA)

Soigne ta défense Chapitre 1
Nous étions pauvres mais nous ne le savions pas…en fait, nous étions riches New York, quartier de Harlem septembre 1969 Triste était ce soir d’automne 1969, en cette bonne vieille ville de New York; en terre d’Amérique. Il fait froid chez Big Apple , et l’hiver semble comme forcer la porte pour s’installer avant que son tour n’arrive normalement vers la fin du mois de décembre. Qu’adviendra-t-il d’un rêve suspendu Se dessèche-t-il Comme un raisin au soleil Où suinte comme une plaie Avant de disparaître Est-ce qu’il,  pue comme la viande pourrie. Ou se couvre-t-il d’une croûte sucrée Comme un bonbon acidulé. Il tombe peut être comme un fardeau trop lourd. Ou bien explose-t-il?
(poème de Langston Hughes)

Julius était ce soir-là seul, encore. Cette fois , avec ses rêves d’adolescent , par nature inassouvis. Mais à cet age là, les rêves ne sont-ils pas fait pour rester à l’état de non réalisation pour maintenir un appétit de vivre et un espoir pour le, lendemain. Et la solitude n’est-elle pas mère de créativité.

Foutez-moi la paix.
Finalement Julius il n’était pas tant à plaindre que cela, il avait tous les ingrédients pour réussir. Il avait tout de même une mère qui l’aimait et deux petits frères et une petite sœur qui l’avaient toujours entouré d‘affection, l'écartant du mauvais chemin d’un coup de patte s’il le fallait à défaut d’un coup de gueule.
Cliquez SVP sur ce lien pour entendre l'énorme tube des Supremes:"Stop in the name of Love"

Avec une obstination infatigable. En cette année 1969, post sixties, où les événements sociaux, politiques et économiques télévisés à outrance, (car nous sommes en Amérique), ont été un complet bouleversement pour les États -Unis, il n’était pas facile de tenir en place quand on est un petit noir, enfant de descendants de terre d’Afrique ; dont le nom du continent a attendu 200 ans avant d’avoir sa due place, en terre de l’Oncle Sam.. Ou du moins en territoire des Noirs américains; L’Afrique est au moins la matrice des noirs américains qui admirent aujourd’hui , à commencer par Julius, ses champions naturels.
Say it loud: I'm black and I am proud.(James Brown)
Les mouvements révolutionnaires étaient l’actualité depuis maintenant trois ans et Laura , sa mère et ses 4 enfants, en bons enfants d’Amérique, étaient scotchés à leurs téléviseurs , pour voire avec délectation toute cette agitation médiatique, relayés aussi par des mouvements de modes vestimentaires, aussi bien pour les hippies que les mouvements noirs.

Parmi ces événements sans cesse relayés par les media, les mouvements hippies et les Blacks Panthers.
Cliquez et écoutez le leader des B P Stockely Charmichael parler (violemment) des noirs américains

Les hippies et leurs cotés excentriques, faits de chemises à fleurs de « love and peace », et de joints de marijuana , fumés « assis sur leur derrière avec leurs bras croisés » , la faisaient un peu sourire.
 « Ce sont des blancs, fils de bourgeois » pensait-elle « ils peuvent se permettre de s’amuser » . « Moi, je n’ai que le droit de trimer, et la mauvaise part c‘est pour la personne qui bosse.. » se lamentait sa mère Laura, rien qu‘à penser à son sacrifice pour remplir les assiettes de ses affamés d‘enfants. Mais par contre, les Black Panthers et leurs effets séduisants sur la jeune et fragile communauté noire, surtout celle de son quartier d’Harlem New York, l’inquiétaient.
Les Black Panthers avaient été créés en Californie, dans la ville d’Oakland, quartier bétonné de la banlieue noire de la mégapole ouest américaine San Francisco.
Pendant les vacances de l’année 1966, et Laura n’aimait pas leurs allures militaires et leurs propos agressifs et menaçants.
Cliquez SVP pour découvrir cette organisation de B P P

Pour elle et ses enfants c‘était vraiment pas des gens auxquels s’identifier... Elle était impressionnée par ces agitations de jeune noirs élégants, propres sur eux, portant des bérets, des blousons et des gants noirs. Elle, petite fille de pasteur noir, ne supportait pas les principes philosophiques marxistes léninistes et antireligieux prônés par les Blacks Panthers, fédérés autour d’un parti politique du nom des Black Panthers Party (BPP).
Cliquez sur ce lien pour découvir le programme des leaders du B P P
Les réguliers appels aux meurtres , en répliques aux assassinats perpétrés par les racistes et flics, que les B.P appelaient les porcs (pigs),  contre la communauté noire depuis des lustres, étaient régulièrement lancés dans leur journal, tenu sous le modèle marxiste léniniste, et maoïste avec un titre analogue à l’organe du parti Trotskiste d’URSS, dans cet esprit, diffusé sous le manteau, qu’ils nommaient "la  voix du peuple » révoltaient Laura autant qu’ils l’effrayaient .

Pour écouter "Going back to my roots"  de Lamont Dozier, cliquez SVP dur ce lien

 Mais le vent de la révolution en Amérique noire, aussi rebelle que l’hiver new-yorkais semblait, lui aussi comme forcer la porte de son destin, pour s’installer avant que son tour , n‘arrive. Pourquoi ne pouvons nous attendre? (why can’t we wait?) Les leaders du BPP se nommaient Eldridge Cleaver et Hey P Newton et depuis avril 1968, soit l’année précédente et l’assassinat du pasteur  Martin Luther King Junior à Memphis dans un motel, au nom mal prédestiné de Lorraine Motel, Laura ne voulait pas entendre parler de partis activistes qui, pour elle ne représentaient ni ne défendaient correctement la cause des noirs américains

General Motors.
Rosetta , Laura Jackson est une fille de Detroit, Michigan, enfant parmi sept, d’un ouvrier automobile de l’usine. Il a  dû quitter l’entreprise suite à une cabale organisée par une bande de collègues racistes qui profitaient de l’ambiance anti-noire de l’époque, toujours a l’état latent dans les grandes entreprises de la terre, pour régler leur compte avec la Communauté.
Jessy , en temps que syndicaliste noir, prônant un peu trop les thèses du NAACP,  l’association nationale de promotion des gens de couleurs crée par WEB Du Bois au siècle dernier, n’aura pas manqué de trinquer.
Laura avait vécu si on peut dire au premier rang, ce drame du racisme, d’autant plus que le syndicat maison de la General Motor, l’U A W Union Auto Workers, dirigé par le dirigeant ultra corrompu au nom de Georges Meany, ne bougea pas le petit doigt pour défendre Billy.
Ralph-Jessy Jackson dérangeait en tant que noir et syndicaliste en vue. Comme tous les partis révolutionnaires, le BPP avait ses théoriciens , une sorte de grosse tête était comme la tête pensante et enseignant’ évidemment à Berkeley , cette immense faculté d’où est venue la révolte .
Il s’appelle  Harry Edwrds (photo de droite), et fut l’un des premiers noirs, à obtenir son doctorat en Philosophie( Ph. D en sociologie) , en Amérique.
C’est d’ailleurs à Berkeley parmi les étudiants de sociologie de manière analogue à Nanterre en France , en 1968, que sont nés tous ces mouvements révolutionnaires des années 68’s.

Musique: dis moi, ce que tu écoutes, je te dirais qui tu es.
Say it loud, I'm black and I am proud
Cliquez SVP sur ce lien pour écouter

James Brown" diffusait la radio.
 Ce tube de James Brown des années 60's passait en boucle en cette époque de lutte pro noir, aux USA. Detroit est la ville de la grande compagnie discographique Tamla Motown (Motor Town).
Laua, Rosetta connaissait Berry Gordy  (photo de droite), le fondateur de la société, depuis le début des années 60’s. Elle avait 20 ans lorsqu’elle le croisa pour la première fois à la sortie d‘un supermarché à l‘américaine, c’est-à-dire immense, déjà existant à cette époque naissante pour la grande distribution mondiale.
Mais on est en Amérique, les gens dans les grandes villes et leurs quartiers bétonnés, se baladent dans les super marchés à défaut de meilleur lieu de promenades. Comme aux 3000 d’Aulnay sous bois ou aux Tarterets de Mantes la Jolie, en banlieue française.
Et elle, Laura Jackson, s’était jurée de ne plus jamais se laver la main, ni oublier, ce moment où elle se cogna à l’épaule de Berry Gordy et sa petite barbe naissante qu’il rasait de temps en temps.
Au gré de ses nouvelles conquêtes féminines.
Elle faillit tomber et se rattrapa donc à la main du patron de la Tamla
N'étant pourtant pas de mode en cette période des sixties où les noirs étaient enfin médiatisés et d'autant plus lorsqu'ils étaient du monde du spectacle, Berry avait abandonné ce look de tombeur et continuait à serrer les belles négresses de la Tamla qui postulaient à la carrière de chanteuse.
Quelques unes perceront et deviendront des stars mondiales comme Diana Ross et les Suprêmes (Florence Ballard et Mary Wilson). Mais elles devront (presque) toutes , passer à la casserole, tout de même.
Sacré Berry Gordy.
Cliquez ici pour éouter le Hit des années 67's "Sweet soul music", par Arthur Conley

 Laura faillit tomber et se rattrapadonc, à la main du patron de la Tamla Elle n‘avait pas dépassé le niveau de la classe de 3e. niveau scolaire de toute façon, qu’elle se disait nécessaire et suffisant pour elle, vues les ambitions forcément limitées qui courraient à l’époque dans le cœur d’une jeune personne de la Communauté.
Cette idée devenue manière de penser, la rassurait . Cela lui permettait de ne pas continuer ni reprendre ses études jusqu’au bac. Des fois, elle disait comme pour se rassurer et s‘excuser sur son sort,que sa mère Mahalia, n’aurait jamais eu les moyens de « payer des études » post bac à ses enfants. Mais la classe de 3e était finalement, un niveau pas trop déshonorant en cette Amérique noire de l’année 1969, quant on est de plus, fille d’ouvrier Laura , comme toutes les petites noires nées en Amérique, plus particulièrement dans une grande métropole américaine, avait grandi avec la musique dans la tête sinon dans le cœur.
C’était cette musique que les blancs avaient nommés « négro spirituals« , comme pour les isoler de cette musique désormais comme réservée aux noirs. Comme si la musique de Bach ou Chopin n’avait pas d’esprit. Ainsi et aussi donc discriminés et séparés des blancs par ‘leur » musique., les américains basanés vivaient pleinement la stupidité de leur majorité (bruyante » qui faisait se développer leur musique, à part .
A commencer par les compagnies discographiques et stations de radio.
Les classiques du négro spirituals lui avaient donc caressé les oreilles très jeune . Laura se rappelle du tube énorme de sa jeunesse: « Didn’t rain » 
cliquez sur ce lien SVP, pour découvrir ce joyeau de la musique du 20e siècle
 
(chez United Artists) chanté par Evlyn Freeman,,  qui la bouleversait à chaque fois quelle l’entendait, lui rendant une certaine fierté au son de cette chanteuse comme hurlant de douleur. En fait c’est bien la douleur mais aussi la joie qui, mélangées, transpiraient en permanence dans cette merveilleuse chanson., et dans certains classiques de blues, jazz et rythm’and blues, appelés depuis les années 90’s « R and B».
Ce qui ne manque pas d’agacer les puristes, car aujourd’hui on met pratiquement tout dans le sac « R and B » ». . A cette époque, donc, la ségrégation ne concernait pas uniquement le système scolaire et les bus et cafés. Mais aussi pour les artistes et les gens de couleur aimant la musique, les compagnies photographiques , et stations de radios qui diffusaient de la musique blanche.
« Oakland-Californie nous avait fournis des grands musiciens » se disait cette femme à qui l’on pouvait donner dix ans de plus que son age, tellement elle en avait bavé en temps que fille aînée, à s‘occuper plus que raisonnablement de ses 4 frères et 3 soeurs. Beaucoup des grands musiciens nés à Oakland, terreau de la révolte identitaire noire américaine et des contestations étudiantes des sixties, devinrent des sommités mondiales comme Barry White et les Pointers Sisters .
Sur le playground de cette 33e rue. où s’ébattent des légendes du basket, il en avait vu du beau monde. Julius avait les mêmes yeux que les femmes lorsqu'elles regardent les mannequins "top modèles" déambuler lors d'un défilé de haute couture. .
Sa mère Laura se mettait à en faire des crises d’angoisse, rien qu’à voire son rejeton passer l’essentiel de sa vie de gamin de 16 ans, auprès d’un panier et non près de ses livres, comme elle en rêvait jour et nuit..
« S’il assurait au moins un parcours scolaire similaire à celui d’Elvin Hayes» se demandait Laura.



 Elvin Hayes, ce noir enrichi , venu de Rayville Mississipi, et qui avait contrarié sa majesté Alcindor, autre new-yorkais lui, originaire de Inwood-Manhattan, lors de la dernière finale universitaire télévisée sur tous les écrans américains.
« Cela aurait encore rassurer Laura Jackson.sur l’avenir de son Julius de fils. Elvin Hayes, 2.10m, fils de marin pécheur et d‘une femme au foyer, le plus jeune d’une smala de 10 enfants, venait de signer en NBA, aux San Diego Rockets pour 44 000 dollars, une montagne d’argent que son père n’avait pas gagnée en 25 ans de labeurs sur les mers et océans d’Atlantique. Tous ces dollars, et ces honneurs, Elvin Hayes malgré ses origines noires et pauvre, les avait , grâce à sa belle bourse scolaire et surtout athlétique et sportive.
Et, son accession à la vénérable et admirée université de Houston. n’étaient que le fruit d’un travail acharné. Et d’une mère entêtée, pour que ses enfants réussissent .
Houston pour Hayes comme l’Université de Californie à Los Angeles pour Alcindor,étaient des endroits où personne dans le monde de la Communauté ouvrière ne pouvait espérer envoyer ses enfants en cette année 1969 .
Laura et ses frères et sœurs avaient été fiers de voire ce duel télévisé. , Il y a peu, à l’époque des années 50’s, il y en avait peu qui jouaient en universitaires, pour la simple raison que la ségrégation filtrait et que de toutes les manières, peu aussi, avaient réussi à franchir les échelons scolaires et financiers, pouvant leur permettre d’à la fois se payer des études supérieures et réussir les examens concomitants.
 Les Cougars de Houston en ont fait rêver plus d’un, et Laura, mère courage ne rêvait rien d’autre que de voire son petit Julius fréquenter enfin le beau monde de la bourgeoisie éduquée et dominatrice. Celle qui formait l‘élite future de l‘Amérique. Ce monde-là lui était interdit, à Laura , la femme de ménage de la Peter Suyvesant high school de New York qui le savait
Toutefois, maman Laura ne saurait se lamenter sur sa condition… C’était pas son style, car elle en avait vu d’autres.
 Elle savait que la Peter Suyvesant High school de New York, où elle s’échinait à faire briller au chants  de Respect d'Aretha Franklin (cliquez  SVP ) tout ce qui ressemblait à des carreaux et des toilettes, avait été fréquenté par du beau monde.
Le grand pianiste noir de jazz Thelonius Monk, lui aussi,  mort comme Charlie Parker

Cliquez SVP sur ce lien pour écouter Charlie Parker et Ben Webster

dans les bras de la comtesse Panonica de Koenigswater une apparenté des Rothschild, (on pourrait citer aussi Bud Powell),, avait été élève de ce lycée. Le grand compositeur classique Leonard Bernstein et surtout Jack Molinas, un basketteur juif qui avait empli la chronique au tout début des années 50’s, à l’université Columbia, du temps de Bob Cousy, autre new-yorkais du quartier de Rockaway, aussi avait traîné ses guêtres à la Peter Stuyvesant High School de New York, durant la fin des années 40’s. Il y avait même tenus d‘excellents résultats scolaires l‘autorisant a intégrer le top des universités. américaines. Il organisa au lycée ses premiers matchs truqués avec des arbitres soudoyés et continua à l’université de Columbia, fief de l‘Ivy League.
Un seul noir, futur basketteur de NBA, à cette époque avait réussi à entrer et étudier à Columbia. C’était Jim Mc Millian, un power forward de 1.95m qui excellera en NBA, notamment aux Lakers de Los Angeles avec Wilt Chamberlain  (en  bas à droite ) en figure de proue. Molinas donc, provoqua le premier grand scandale des matchs truqués et des arbitres corrompus, faisant tomber les universités les plus vénérables et respectables d’Outre Atlantique.
Six ans plus tard, Molinas chassé de la NBA, dès sa première année aux Fort Wayne Pistons, l’ancêtre des Detroit Pistons, se réfugiera en Californie où il sera assassiné debout d’une balle derrière la tête sur son balcon. Molina, lui aussi, avait donc un style de vie qui faisait peur à Laura et elle ne souhaitait pas que ses rejetons aillent apprendre dans cet endroit new-yorkais de perdition.

Finalement Julius ira à la Power Memorial School de New York et ensuite s’il en a le capacités, ce sera à la finalement , la célèbre université de Fordham, de l’autre coté de New York .



Laura avait préféré une école catholique, pour épargner ses gamins de se fourvoyer dans ces écoles trop majoritairement noires, et bien trop économiquement pauvres.« Et pis, au moins on y fait des prières » se rassurait-elle.
« Lew Alcindor, devenu Abdul Jabbar y a bien réussi » se disait Laura
Pourvu que son rejeton assure une position sociale et financière qui lui évite de subvenir à ce garçon qui aujourd’hui atteignait les 2.04 m (6 pied 8 pouces) à 16 ans. Déjà dans les années 50’s, durant les vacances d‘été, venu de Philadelphie, l’autre ville ennemie de l’Est américain, avec Boston où il ne fait pas bon d’être originaire depuis la nuit des temps dans le monde du basket américain, Wilton Norman Chamberlain,(photo de droitr),  l’Échassier (the stilt), un surnom qu’il détestait, s’était fait les dents régulièrement sur ce playground en bas des immeubles gris et sales qui jadis, au temps du jazz du début du siècle, était fréquenté essentiellement par la bourgeoisie. Ceux qui avaient réussi.
Les Blancs avaient déjà commencé à mettre le grappin sur l’Art des Noirs.
Ce que Miles Davis, le grand trompettiste de jazz
cliquez SVP sur ce lien pour écouter Miles Davis dans "ascenseur pour l'échafaud"
appelait peu avant de mourir, les blancs leur « b…….. la gueule ». Ce que laura ne savait pas, c’était que les grands musiciens noirs américains, se voyaient depuis une bonne vingtaine d’années, fermer les portes des clubs de jazz tenus par les blancs, à Harlem, bien évidemment, mais aussi sur la côte ouest, du côté de Los Angeles.
Ce fut le cas par exemple , de Charlie Parker, le grand saxophoniste, lui, originaire de Kansas City, qui entendait jouer ses œuvres dans des clubs de jazz de Los Angeles, ou de New York, et qui s’était vu interdire l’entrée par les dirigeants du restaurant, tripot, honky tonk; en raison des problèmes de drogue et ses condamnations conséquentes et multiples. Ce n’est qu’à l’orée des années 90’s que l’on su la vérité, grâce au cinéaste Clint Eastwood, un amoureux de jazz, lors de son film culte » Bird » , du surnom de Charlie Parker.

Maintenant, les années sont passées et l’univers de Julius n’a plus matériellement la même apparence qui faisait venir  Duke Ellington
Cliquez SVP sur ce lien pour écouter Oscar Peterson jouer Caravan de Duke Rllington 


et les autres jazz mens jouer à Harlem.
Harlem victime de la crise économique de 1929 qui avait fait fuir les commerçants et les blancs, s’était « ghettoïsée  avec l’apparition de plus en plus intense et globale des classes ouvrières donc des noirs.
Wilt Chamberlain, le fils de Philadelphie, déjà professionnel depuis 9 ans aimait bien aller chicorer sur les playgrounds de Harlem. , avant d’aller taquiner pour beaucoup d’argent, les meilleurs joueurs professionnels d‘Amérique. Wilt Chamberlain avait baladé ses 2.14m pendant toutes ses années de lycée à la (all-black) Overbrooke high school à Philadelphie oà passeront Will Smiith et d'autres grands artistes.
Chamberlain y a laissé des cartons pas encore battus à ce jour.


Seul, son successeur immédiat, Wayne Hightower se permettra de taquiner les records de Wilt , mais ne parviendra pas à les battre. Hightower paradoxalement, suivra la même ligne que Wilt, puisqu'il ira ensuite aux Jayhawks de Kansas University, entraînés par Bill Harp et aux Philadelphie Warriors. C'est dans cette fabuleuse équipe que Chamberlain, un soir divin de mars 1961, marquera 100 points à la face du monde, devant quelques privilégiés. Une photo heureusement immortalisera la scène. Quand il jouait sur cette terre de New York, Wilt savait que pour une des rares fois de sa vie, il ne ferait pas ce qu’il veut sur un terrain..
L’ombre de Wilt planait sur ce playground et Julius le ressentait malgré ses 16 printemps innocents, inconscients et fonceurs
Comme beaucoup de jeunes basketteurs en devenir des sixties, il avait inconsciemment et inconditionnellement le respect des symboles et des Anciens et n’aimait pas jouer sur ce terrain quand un monstre en devenir ou à pleine maturité venait de s’y dérouiller les jambes, voire de se faire contrer devant tout le monde. Les petits gars du quartier qui, pour Julius représentaient son monde.
Ce monde où il doit se faire respecter s’il veut gagner des galons.
Son odeur et son âme y résidait encore. De toute façon, pour avoir sa place sur le terrain, il fallait faire ses preuves à coup de coudes et quelquefois coups de poings. Tires si tu veux survivre était le maître mot en terre de Harlem-New York.
Celui qui faisait finalement plus la loi, n’était pas un gars originaire de la NBA, la fameuse Nationale Basketball Association.
Il ne venait pas non plus de cette ligue qui venait d’être crée en 1967, pour rivaliser avec la trop envahissante NBA. L’ American Basketball Association l’ABA avait été créée deux ans plus tôt en 1967, par des hommes d’affaires ambitieux qui avaient tout compris du business et surtout du marketing. L’ABA avait inauguré véritablement des nouvelles recettes marketing, pour lancer cette ligue, dont les gorges chaudes de la NBA dirigée par Walter Kennedy, se gaussaient en cachette. « Il n’y arriveront jamais », « devait se dire ce diplômé en droit de la louable Duke University, temple du basket universitaire américain depuis la nuit des temps. Un ballon d’une couleur tricolore: bleu rouge et blanc, et des franchises réparties sur tout le territoire américain, d’Est en Ouest et du nord au sud. Tout cela soutenu par des matchs télévisés et le paquet était bien ficelé L'’ABA marchait bien et les matchs spectaculaires, surtout à New York qui disposait d’une belle équipe rivale, les légendaires New York Knicls de NBA , étaient télévisés, malgré la dure concurrence de la grande ligue. Les meilleurs génies du basket y avaient commencé et Laura avait vu débuté de ses yeux les légendes déjà vénérés de l’ABA.
C’est Mel Daniels et Connie Hawkins qui avaient les faveurs de Laura et ses enfants.
Julius passait encore davantage de temps devant ce fieffé téléviseur; ce qui ne manquait pas de désoler davantage sa mère et même sa grand-mère Rosetta, qui pourtant en bonne mama noire passait tous les caprices de ses petits enfants;et les couvrait d’affection pour les pardonner leurs bêtises et attitudes de gamins insupportables. Laura avait comme deuxième enfant une fille. Elle lui avait donné comme deuxième prénom Aretha, en hommage à la grande chanteuse Aretha Franklin, fille de pasteur comme elle dont elle vivait l‘ascension discographique en Amérique noire.
Elle connaissait par cœur les tubes d‘Aretha et en particulier « Shame, shame » et « Respect » que le regretté Otis Redding avait repris avant de mourir brutalement d’un accident d’avion.
Laura connaissait ses classiques, comme tous les américains dans le coup.
Elle savait bien que l’ABA naissante allait devenir rapidement une ligue rivale avec son marketing tapageur et dernier cri et ses franchises aux noms racoleurs Memphis Sound, Spirit of Saint Louis , Dallas Chaparrals , New York Nets , Kentucky Colonels et j’en passe .
De plus Julius avait remarqué que l‘ABA innovait génialement surtout en ce qui concerne l’ apparence et la mise en valeur de l’identité , en souffrance des jeunes joueurs noirs de l’ABA. Dans cette Amérique blanche en cette époque dirigée par Lyndon Baynes Johnson, un enfant du Texas terre de Deep South et là où le président Kennedy se fera assassiner en 1963 ;Lindon Johnson , même démocrate comme Kennedy ne rassurait pas Rosetta et Laura, et encore moins Julius l’aîné des enfants de Laura. Finalement Julius il n’était pas tant à plaindre que cela, il avait tous les ingrédients pour réussir.. Les enfants de Laura: Julius. Michael et les autres Cette identité en mal de vivre dont souffrait ce peuple en minorité des USA, avait déjà été largement mise en valeur lors des révolutions que son pays vivait en cette d’année 1969. Les mouvements identitaires étaient relayés par les groupements comme des Panthères Noires de la côte ouest ou les Musulmans Noirs davantage concentrés et initiés dans la région de l’Est des USA, particulièrement New York.
De toutes façons, Laura ayant vécu son enfance à Detroit, « the motor town » , avait déjà entendu parler des Black Muslims.
Son initiateur était originaire de la ville du moteur, siège de la General Motor. Elijah Poole, ancien délinquant et taulard égaré, se convertit à l’Islam et devint Elijah Muhamad, maître à penser de Malcolm Little devenu Malcolm X le premier instigateur du groupe des Blacks Muslims.
Laura n’aimait pas pour autant ces Blacks Panthers qui ne se revendiquaient non-croyants, c’est-à-dire agnostiques, ce qui ne manquait pas de l’éloigner davantage de ces Gens venus de la côte l’Ouest, « tere de perversion« pensait Laura.
Même le studieux new-yorkais Lew Alcindor, devenu étudiant à L’UCLA de Californie , deviendra dévoyé par ces Gens de l’Ouest et se convertira à l’Islam, devenant Kareem Abdul Jabbar (le Généreux en langue arabe) , et boycottera les Jeux Olympiques de Mexico de 1968, qui avec lui, n’auraient été qu’une promenade de santé au lieu d’être un endroit de vraie compétition.
. Julius, la petite graine montante des enfants colorés de l’Oncle Sam, ignorait tout cela.
Lui seul;vibrait et vivait pour son basket et sa musique.*
Son monde à lui.
La musique, autre vie intérieure de Julius, que sa mère, inconsciemment entretenait par simplement son état de femme noire qui souffre et sa façon de vivre afférente.
Et, finalement son père Jesse qu’elle ne voyait plus depuis on départ précipité du foyer consécutivement à son licenciement de général Motors, lui avait ofert un saxophone alto. Son admiration pour Charlie Parker et Sonny Stitt, firent la différence.
Il lui avait transmis son virus de la musique, comme intronisé par ce cadeau pour lequel Jesse s’était saigné aux 4 veines. Laura, comme toute femme artiste, chantait du matin au soir, à commencer par sous la douche où elle passait des demies heures entières si ce n’était des heures. Surtout le dimanche matin, le Jour du Seigneur, émission télévisée avec la messe célébrée en direct et que Laura écoutait en mettant le son à fond. Ses enfants, à leurs tours, en avaient plein les bottes au sens propre et au sens figuré. Maman en effet,laissait couler l’eau sans contrôle et celle-ci finissait par envahir la mini salle de bain de l’appartement familial de Harlem
 « Un jour, on va se retrouver sur pilotis comme chez les indiens » se demandaient les enfants de Laura. Ils finissaient par demander de plus en plus expressément , à leur mère d’en finir avec tout cela.
Eux aussi finalement alliaient comme elle, à la messe du dimanche matin, y chantaient même les negro spirituals comme leur mère et leur grand père.. Mais ils étaient bien plus brefs que maman, et eux n’avaient besoin que d’un quart d’heure pour se mettre beaux comme des sous neufs.
« C’est bizarre » se demandaient les enfants de Laura, admiratifs, « notre mère semble chanter comme Mahalia Jackson « , cette mama , diva qui caressait leurs oreilles quant ils étaient des petits marmots, pendus à la mamelle..
L’aîné Julius, approfondissait la réflexion et était persuadé que maman chantait bien parce qu‘elle n’avait pas la pression du public et du trac qui frappe les artistes de voix à tous les moments de leurs carrières.
Julius , lui en était encore à cette étape de la vie où on doit des construire et se donner une identité sociale .personnelle et sportive, tout était important.
Surtout quand on est « born in USA » comme chantera plus tard Bruce Springsteen et "fils de personne" comme Julius.
En Amérique, quelque soit ta classe sociale et ta race, l’accessoire est essentiel et Julius le savait. C’est pourquoi il n’avait rien négligé dans tout ce qui évoluait autour de lui. La mode afro avait jeté son dévolu sur lui et il avait comme tout noir qui se respecte sa coupe afro, qui le faisait ressembler à Darrell Hillman.
Darrel Hilmann, était ce joueur des Indiana Pacers de l’ABA, de 2.06m et ,qui avait gagné le concours de la plus belle coupe afro.
Il avait fait partie de l’équipe olympique américaine aux Jeux Olympiques de Mexico en 1968 et Laura avait vibré en voyant à la télévision, ce petit noir marquer les lancers francs qui contribuèrent à donner la victoire aux américains contre les yougoslaves
L’année dernière, donc Laura avait été impressionnée par l’allure du gars et avait remarqué ce look qui commencer à se propager parmi la communauté noire et surtout les basketteurs, toujours en avance d’une guerre sur les autres.
La coupe afro évoquait le retour à l’Afrique, thème très en verve, avec le panafricanisme prôné par notamment les Blacks Panthers et les artistes noirs américains. influencés par le thème des racines (roots) comme Danny Hathaway et plus tard Roberta Flak et naturellement Angela Davis. Professeur à Berkeley, évidemment
Le groupe des Jackson Five était composé surtout de leur leader chanteur, le petit gamin Michael, frère de Tito, Jermaine et des deux sœurs Latoya et Janet. Ils étaient tous déjà des futures vedettes mondiales de la chanson. en devenir. Tous les garçons avaient leur coupe afro et malgré tout, « cela leur va très bien » se disait Laura comme déposant les armes devant ce phénomène commençant à se propager en profondeur dans la Communauté. . Trop de frime s’était tout de même dit Laura, elle qui avait été élevée dans la simplicité ne se reconnaissait finalement pas dans tout ce falbala et de toute façon, comme elle aimait le dire à ses garçons qui lui posaient de plus en plus de questions encombrantes « Je n‘y comprenait rien à la politique » .
 Julius aimait aussi porter des habits associés à ce look, comme des colliers de perles, et des pantalons serrés aux chevilles ou même des pattes d’éléphants très prisés par la gente basketteuse en Amérique des années 60’s. Les pantalons à pattes d'éléphant étaient prolongés par des chemises colorées à grands cols « pelles à tartes » tels qu‘aimait les porter Samy Davis Junior, un entertainer black , qui épousa une blonde (suédoise), en pleine période « roots ».. Pour voire le look d'un basketteur noir à la fin des années 60's, il suffit de regarder l"équipe de Florida State de 1972 qui emporta le titre de champion universitaire.
Cela tranchait complètement avec le look basketteur des années 50's, aussi en pleine période de révolte universitaire . Les noirs avaient la raie au milieu et les cheveux donc très courts.
En fait,  la personne qui terrorisait le plus tous les gars qui vivaient autour du playground, était un joueur hors du circuit officiel, dans la mesure où il n’était pas inscrit dans un club en encore moins, dans une université où il aurait été de toute manière, refusé, comme toutes les vraies bêtes de playgrounds. Son nom retentit encore à ce jour dans les ghettos de Harlem et sur les playgrounds y afférents. Il s’appelle Earl Manigault. Julius avait aperçu Earl dit « the Goat » Manigault lors du fameux tournoi de Harlem organisé par Holcomb Rucker.
Rucker décédé en 1965 à 43 ans de cette sale maladie du cancer, était un bénévole qui avait comme ambition de détourner les jeunes de la drogue et autre délinquance, leur triste quotidien.
Le Rucker Pro Tournament.
Ce tournoi était déjà, quand Julius avait débuté dans la grosse balle, un événement qu’aucun quidam de Harlem, n’aurait supporté de louper.
C’était aussi important que le festival de Cannes pour un acteur ou un cinéaste. Il faut être là pour connaître son vrai niveau. Earl Manigault avait déjà un casier judiciaire long comme une feuille d’impôt de milliardaire.
Qu’il ne sera jamais.
 Drogue et autres vols et violences diverses, s’étaient succédés pendant 15 ans dans la vie de Earl, qui en enfant des ghettos, ne supportait pas tout ce qui ressemble à une autorité ni obligation.
Les seules personnes qui avaient comme un droit de donner des ordres à ces petits gars des playgrounds, étaient les entraîneurs-éducateurs comme Holcombe Rucker.
Rucker parvenait à "mater" des vedettes comme outre Manigault, Jackie Jackson, Herman « Helicopter « Knowings ou Connie Hawkins.
Un basketeur de Harlem qui aimait la musique peut être représenté par Charlie Yelverton (photo ci dessous) .

Charly Yelverton est ce joueur de playground newyorkais dont je parlerai plus tard, qui ne pouvait se séparer de son saxopone alto, de son époque d'adolescente jusqu'à sa carrière pro aux Portland Trailblazers.
Le problème de Charlie n'était pas qu'il adorat la misqiue, c'était plutot qu'il était un admirateur des Blacks Panthers.
Cela le mena à refuser de se mettre à l'écoute et droit pour écouter l'hymne américain obligatoire avant tous les matchs NBA.
Drafté par la grande équipe (future chamion NBA en 1977), Charlie après quelques réprimandes sera simplement radié de la NBA et sera contraint avec 20 kilogs de plus et  après une halte de 2 ans en tant que chauffeur de taxi dans  N Y city, d'aller gager sa vie en Europe.
Il ira en Italie où évidemment il brillera et disputera la finale et bientot  gagnera le titre Euroligue avec le Mobilgirgi de Varèse en compagnie de son conpatriote Bob Morse, en Eurovision devant des millions de telespectateurs en 1975 puis 1979.
voir 100 ans d'Euroleague  "50  anos de Euroleague", par Centre de Recherches du Real de Madrid (édition Real de Madrid).






Connie Hawkins
(photo à droite), était voué à un bel avenir-basket et financier puisqu’il intégra à 18 ans la fameuse université d'Iowa, dominante dans les années 60's. La belle université d’Iowa, lui le fils de personne lui proposa donc une bourse athlétique pour parfaire son éducation hors basket.
 Dans le domaine du basket, Connnie surnommé "the Hawk", le faucon, n'avait rien a apprendre et à cet age de post adolescent, faisant déjà trembler la graine de NBA qui appréciait secrètement de trouver des personnes pour la contrer au pied du panier.
 Lorsqu'elle y parvenait.

Malheureusement, un certain Jack Molina (photo à gauche) passa par là, et Hawkins sera radié des tablettes de l’université puis de la NBA, suite à des gains suspects versés par Molina.

Manigault avait comme tout adepte du smash (dunk), son spécial que l‘on appelait « the double doberrry with a cherry on top » .
Un double gâteau à la crème avec une cerise au milieu Il reprenait la balle et re-smashait dans le panier, en plein vol.
 Jackie Jackson s’échauffait en allant chercher des pièces sur la tranche du panneau . Un guichet situé à plus de 2.50m. Julius avait assisté à ces fameux matchs à 2 contre 2 ou 3 contre 3, pas du tout improvisés, mais préparés en intimité par les grands joueurs de NBA qui passaient se faire les dents sur "son" playground. On avait souvent vu Willis Reed ou Nate Bowman, le pivot des New York Knicks du coté de Harlem. Quand Chamberlain ou Jabbar passaient se frotter à Manigault, on savait qu‘il allait y avoir de la terreur dans l’air. Il parait que seul Manigault sur lequel il sortira un film à succès à la télévision, le sans grade, le démuni, faisait trembler Jabbar. De l’avis de Jabbar lui-même.
Comme une marée humaine s’écartait quand Connie Hawkins, le banni arrivait sur le playground, et Julius y ressentait comme des frissons. Cela ne risquait pas de le ranger dans ses études et  même si elle aussi appréciait ces personnalités devenues icônes dans son quartier, cela ne la rassurait pas Laura sur l‘avenir de Julius.
Cet après midi du lendemain, un match épique devait se dérouler entre l'équipe de Earl Manigault, composé de quelques pointures de playgrounds, et celle de nantis de NBA et autres ligues mineures.



Parmi ceux-ci John Roche , des New York Nets (photo en bas à gauche) et Willis Reed,(à  gauche),  formé dans le sud, à Gambling, qui en bon new yorkais qu'il était devenu puisqu'il évoluait dans l'équipe mythique des Knicks (Knickerbockers), aimait se tremper dans l'atmosphère spéciale de ces combats de rue qui détonaient avec l'ambiance plus canalisée , malgrè tout, du Madison Square Garden, cet antre magique qui servait , et c'est paradoxal, de salle de célèbres combats de boxe.
Plus tard, viendra rejoindre les Knicks un autre  joueur de playground venu aussi du sud des Etats-Unis, Dean Memimger, surnommé "the Dream" et formé à Marquette par Al Mc Guire, un des grands manitous du coaching universitaire des années 60's et 70's.
Néanmoins c'est bien un autre enfant de Big Apple, Butch Lee, qui sera l'un des meilleurs joueurs de basket de playyground, élu parmi les meilleurs de lycées, et foulera le sol de la NBA des 70's.
Maiheureusement il sera détruit par la drogue et quitera la NBA par la petite porte;
Sans faire de bruit.
Tout ce petit monde était à portée de longue vue de Julius, et même à portée de bras pour le jeune aspirant , qui ne demandait qu'à admirer de plus en plus près tout ce spectacle en pleine rue, à ciel ouvert , et qui commençait toujours à une heure bien connue pour se terminer à un horaire toujours du ressort du hasard.
Et c'est ce qui constituait son piquant.

Maintenant, c 'est une averse salvatrice qui tombait avec rage, assimilable aux incessants dunks des joueurs, sur New York city.
Comme habitués au phénomène,  Julius et les joueus cotés, se pliaient par obligation, aux injonctions météorologiques. Ils gagnaient rapidement le hall du bloc d'immeuble de la 42e rue pour s'abriter.

Après un brève temps-mort, le match pouvait enfin débuter sous les hourras du public , affamé, chauffé et trempé, mais prêt à assister enfin, à  cette cerise sur le  gateau qui semblait apparaitre sur l'asphalte, le bitume.
Les arbitres étaient des personnes de fortune, se trouvant là par commiséraion puisque joueurs trop banals, plus que par véritable choix de vocation.
Il s'agisssait pour eux de diriger des gens qui en fait, n'avaient point l'habibitude d'être commandés.
Manoeuvre bien difficile, mais finalement pas impossible pour Teddy, un des potes de Julius qui aimait bien , malgrè tout, officer en ce moment de délectation .         John Roche  sous le maillot des New York Nets(n°13 à droite)



Le coup d'envoi, après une valse de dunks les uns aussi speculaires que les autres, pouvait enfin commençer. 
A peine le coup d'envoi donné, suite à  une interception sur John Roche, un dunk ravageur de Earl Manigault semblait comme mettre les pendules à l'heure, laissant un froid dans la moiteur de l'après midi new yorkaise.
Dean "the Dream" Memimger à Marquette (n°14)




















Julius et ses copains dont certains étaient assis, pechés sur un grosse branche d'arbre, sorte d'OVNI en cette terre newyorkaise faite d'asphalte et de durete de la vie. A un moment, la foule semblait comme s'écarter, interrompue par un être humain qu'elle ne pouvait pas contrôler, malgré sa supériorité numérique.
 "C'est Connie" semblait murmurer la foule. "C'est le faucon (the hawk) commençait à s'entendre de plus en plus fort et gronder dans les oreilles,de Julius et des autres gars qui asistaient comme privilégiés de cet après midi américaine. Connie Hawkins tout juste muté des Minesota Pipers, un bon club de l'ABA, vers les Phoenix Suns, un club bien plus puissant, arriva avec une bonne demi-heure de retard sur l'horaire prévu. Connie savait qu'il pouvait se permettre ce caprice car il savait aussi qu'il était considéré comme une sommité sur les playgrounds de New York, où c'était un des rares endroits où les joueurs des ghettos recevaient une considération personnelle et sociale. Dans son équipe des Suns, figuraient quelques légendes du basketball universitaire dont Connie Charlie Scott, un superbe arrière ailier formè par Dean Smith à North Carolina.
Il n''y fera qu'une année, happé par la machine ABA, qui avait un pouvoir d'attraction énorme sur les petits gars des ghettos.

Publié dans Romans

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