Adieu Rainier de Monaco

Publié le par Jean-Marie Tartane

Adieu Rainier, ami du basket et de la France (courrier)

Vendredi 8 avril 2005

Rainier, le prince Rainier de Monaco était un véritable ami du basketball et du basketball français
Rainier, le prince Rainier de Monaco est mort le 5 avril 2005, et c’est un jour sombre pour le basket français.
Rainier n’était pas seulement un prince qui vivait comme tous ses collègues de futilités et de luxe.
Il était un véritable ami du basketball et de notre pays et je peux en témoigner directement.

Des gamins monégasques entraînés sérieusement pour gagner
Un beau jour de juin 1970, joueur à l’ASPTT Paris, j’avais 13 ans et des ambitions incommensurables dans le basketball français.
Je disputais un match de gala télévisé au Stade Pierre de Coubertin devant le futur finaliste du championnat de France, l’ES Viry Chatillon, notre bête noire qui nous avait déjà écrasé en championnat.
Encore une fois je me retrouvais face au terrible meneur de cette équipe de géants , qui m’informa qu’ils avaient perdu leur finale contre l’US Gravelines, mais gagné leur demi-finale contre l’AS Monaco, dans la ville de Rainier.
Monaco via son prince avait et finançait une équipe de gamins entraînés sérieusement en vue de gagner.
Cette banale histoire outre qu’elle continue à m’inspirer le respect pour cet homme, reflète un peu l’esprit de Rainier : on paie et on joue certes, mais pour gagner.

Le seul coach noir de 1ère division
Deux années plus tard, mon intérêt pour cette petite ville-état fut encore éveillé lorsque dans mon ignorance générale, je vis apparaître dans la présentation des équipes de la 1ere division française de basketball, le club de l ‘AS Monaco qui était de plus entraîné par un noir, le seul coach noir de 1ère division, avant longtemps.
C’est bien Rainier qui dépassant les considérations malsaines encore en vigueur actuellement, avait donné sa confiance à un homme de couleur (le grand joueur américain Henri Fields) pour faire gagner son pays et le représenter au niveau international.
Je ne l’oublie pas non plus.

L’AS Monaco toujours au top :
L’équipe de basketball de Rainier, les rouges et blanc ont toujours fait bonne figure dans le championnat de France qui année après année devenait de plus en plus exigeant sportivement, humainement et surtout en ce qui le concerne financièrement.
Comme son frère ennemi le football, Rainier finançait à tour de bras son équipe-phare avec quelques stars notamment américaines. Monaco avait toujours une des plus belles paires d’américains du championnat comme Woody Edwards- Bill Phillips en 1972.73 ou Matt Hicks et Vaughn. que j’ai pu admirer en 1984
Rainier, en connaisseur, comprenait que avec des bons américains, on fera davantage aimer le basketball aux monégasques et surtout aux français, aspirés par les effets médiatiques et la puissance financière du football.
Quelques amis comme Christian Garnier ou Olivier Basset, ont pu par ailleurs, se refaire une virginité sportive et alimenter leur porte- monnaie à Monaco.
Et je ne l’oublie pas non plus.

La générosité du Prince n’était pas seulement intéressée comme celle de tous les bailleurs de fonds du sport professionnel.
Rainier avait un véritable respect des champions auxquels il ne faisait jamais des coups tordus et pour qui comme tous les vrais amoureux du sport, quelque soit le niveau de leurs ressources, il était capable de faire des folies.
D’ailleurs dans les autres sports qu’il finançait (football, formule 1, tennis), on disait la même chose de lui.
Cette honnête et pureté était et reste rare dans le milieu du sport pro.

Rainier, je vous embrasse et vous dis merci
Vous pouvez rejoindre en paix au Paradis du basketball, tous les grands bienfaiteurs sans qui rien n’aurait pu réalisé dans ce merveilleux sport..
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Legendedubasket avril 2005

Publié dans Grands Dirigeants

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