Le basket à Harlem (1)

Publié le par Jean-Marie Tartane

Le Basket à Harlem dec 06

Tires si tu veux survivre

Le basket-ball, sport de la ville a vu le jour aux Etats-Unis, à Springfield exactement, dans le vénéré état du Massachusetts. Depuis d’une campagne paisible et verdoyante c’est par la voie des grandes cités industrielles que ce sport de riches est devenu et en entré dans la famille deu peuple américain. Les pauvres issus des cités et banlieues (suburbs) des cœurs industriels des grandes villes américaines. Très rapidement s’est propagé l’amour de la Grosse Balle via les réseaux urbains de propagation des sports collectifs. Parmi ceux-ci les fameux playgrounds, terrains de jeux , qui fleurirent Outre-Atlantique;à la vitesse du développement de la misère, de l’ennui, et de la délinquance urbaine. Soupapes de sécurité ou canal d’expression direct des oubliés de la croissance, les bannis de l’American Dream , les ghettos sont le témoignage des traces de la volonté des gamins de d’élever par la forme d’activité quotidienne, celle ci s’écartant enfin de la délinquance, la drogue et tous les maux associés à cette mal-vie qui taraude la minorités urbaines.

C’est évidemment à Harlem, quartier typique de New York des 40’s que le basket-ball a trouvé son refuge spirituel, sportif, physique, moral, finalement institutionnel..

Ce sont des centres de réunion populaire où les activités artistiques libératrices (danse, football americain, soccer…) ont pu s’exprimer sous leur forme les plus pures, à l’abri des tentations de la Ville donc des frustrations en tous genres qui guettent tout gamin errant dans la Cité..

NBA :

Au début des années 60’s, le basket-ball américain commença de plus en plus à se noircir et la pratique de ce sport, peux coûteux à la différence du football, base-ball ou hockey sur glace qui nécessitent un équipement onéreux peu accessibles pour les classes populaires.

Les premiers grands joueurs du playgrounds d’Harlem ne furent pas des noirs mais des blancs, plus précisément des juifs et enfants d’immigrés italiens.

On se rappelle que Bob Cousy, un des meilleurs meneurs de balle des années 50’s tapait de la grosse balle du coré de Rockaway avant de devenir une star de NYCC, New York City College avec qui il gagne deux titres NCAA avant de rejoindre les inoubliables Boston Celtics et d’emporter plusieurs bagues de champion NBA.

Franck, Dick et Al Mc Guire devenu grands joueurs de play-ground réputés iront faire leurs gammes à la grande Université Saint-John’s de New-York. Les uns et les autres seront comblés par le destin puisqu’ils remporteront titres de champion universitaires avec North Carolina, Saint-John’s ou Marquette, cette université située dans la banlieue de Milwaukee et qui sera champion en 1977 sous la direction d’Al, le dur au mal.

Dolph Shayes ‘2,03m), devenu quelques années plus tard grand joueur des mythiques Syracuse National 3 fois champions NBA passa par NYCC avant d’entamer sa grande marche vers la gloire durant les années 50’s.Son fils Danny (2,08m) fera une belle carrière en NBA durant les années80’s

Noirs ;

Mais c’est par l’urbanisation croissante (bétonnisation) croissante de New-York que se fixa la première couche véritablement basketteuse de la communauté noire de New-York. Notamment après la seconde guerre mondiale, la misère qui à toujours poursuivi en premières les grandes métropoles américaines.

Sans leur lâcher les baskets.

Les matchs se succédaient à un rythme effréné et seuls les gagnants avaient le privilège de rester sur le terrain plus fait de briques que de braque..

Les témoignanges des rescapés du ghetto comme Jackie Jackson, Connie Hawkins, Herman «Helicopter » Knowings ou Earl Manigault, nous racontent que c’est jusqu’à épuisement que se disposaient ces matchs de 3 contre 3 qui avaient peut être pour objectif de davantage défendre l’honneur d’un quartier ou d’une race que celui d’un kid.

Aussi bon fusse-t-il.

Quant c’était le cas c’était dans le seul but de se faire remarquer par les recruteurs de clubs professionnels qui ne se situent pas uniquement et heureusement en NBA mais aussi dans les ligues dites mineures ;

Parmi ces clubs les Allentown Jets qui intégrèrent bien des stars des playgrounds des années 60’s comme Hartworne Wingo qui ira aux Knicks de New-York ensuite pour gagner le titre suprème en 1973…avec Dean Meminger, autre kid de New York, Walt Frazier, Bill Bradley, le fils à papa et autres Willis Reed..

Pivots

C’est sous les paniers de playgrounds de New York que de nombreux pivots titulaires en NBA des 70’s aimaient se faire les dents et les poings lors des dures batailles dans la raquette ; terrain et exercices d’entraînements recherchés quoique redoutés par les gros calibres de la NBA. Lew Alcindor, un new-yorkais d’Inwood et même sa Majesté Wilt Chamberlain appréciaient se mesurer aux « inconnus venus de la misère» qui leur remettaient les idées en place après les avoir contrés et donc montrés leur limites.

Durement.

Des bénévoles invétérés autant que fous de basket-ball consacrèrent leur vie à ces jeunes dont malheureusement la majorité continuaient leur chemin vers la prison, sorte de dernière case tragique d’un jeu de l’oie de la misère.

Earl Manigault finira à 54 ans sous les seringues, tout comme de nombreux autres inconnus qui cependant laissèrent d’inoubliables souvenirs à ceux qui eurent le privilège de les rencontrer.

Parmi ces Volontaires de légende qui oeuvrèrent pour la cause du basket, Holcombe Rucker qui quittera ce monde un peu trop to^t à 40 ans passés rongé par le cancer. Le fameux tournoi Rucker pro Tournament qui fit autorité pendant des décénies est l’un des derniers vestiges, chef-d’œuvres de Rucker qui fera d’exprimer de nombreux futurs grands joueurs d’Amérique e d’ailleurs.

Parmi eux Julius Erving, du quartier de Hempstead, Nate Bowman , pivot des Knicks, Franck Jackson des Harlem Globe Trotters, John Roche, Walt Sczerbiak (Real de Madrid), dont le fils Walli fera une belle carrière en NBA dans les 90’s.

Basket Magazine n°27 de décembre 1973

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