Panorama du basket européen après les championnats 2005

Publié le par Jean-Marie Tartane

26/09/05

La nouvelle carte du basket-ball européen après les Championnats d’Europe de Belgrade 2005.

Les championnats d’Europe de basketball viennent de se terminer et déjà nous pouvons tirer un bilan de cette épreuve qui comme d’habitude dans ce sport, amène un bouleversement dans la hiérarchie du basket du Vieux Continent.

 

Analyse du podium :

L’élite du basket européen :

La Grèce, invité surprise qui revient de loin :

Encore une fois, comme en 1994 (Allemagne), et 1987…(Grèce), c’est un invité surprise qui arrache le titre européen.

La Grèce qui a aussi gagné le titre en football , l’année dernière, a encore gravé son nom sur le saladier.

Certes, nous savions tous que ce pays a un grand passé de basket dans son histoire récente, mais on n’oublie pas tout de même que l’équipe hellène dirigée par le capitaine de l’équipe victorieuse de l’Euro 87, à savoir Yannakis, nous avait montré aux derniers Championnats qui eurent lieu en Suède, une équipe qui était loin de ce que représentait ce pays jusqu’à présent en matière de grosse balle.

Avec des pivots lourds aussi peu inspirés que le jeu collectif

Pourtant à peu de chose près, l’équipe était la même…avec les mêmes pivots et arrières

Alors qu’ont mangé les grecs pour berner l’Europe et gagner de main de maître ?

De la moussaka arrosé d’Ouzo ?

Il faut l’avouer, ce titre 2005, ils l’ont amplement mérité en battant sèchement la France et ses « vilains garnements de 23 ans », lors du premier match et moins faiblement lors du second :

Ils ont beaucoup travaillé !!

Papadopoulos (2.09m) a avalé de la vache enragée, et n’est plus le pivot emprunté de Stockholm, devenant une terreur des rebonds qui a fait souffrir nos joueurs de NBA (Diaw et Petrus), rappelant par là même Fasssoulas, son prédécesseur d’Athènes ’87, aussi limité techniquement que lui .

Papadakis,, Hatzivrettas, Papaloukas

Malgré toute la déception qu’encore une fois la France n’est toujours pas championne d’Europe, alors qu’elle aussi aurait pu le devenir, on se réjouira tout de même que pour la première fois depuis 1959 avec (Jean-Paul Beugnot), nous montons sur un podium en basketball européen senior.

 

 

L’Allemagne :

La médaille d’argent revient à l’Allemagne, déjà championne en 1993 à l’époque des Christian Welp, Uwe Blab et Detler Schrempf, les baby-stars sevrés au lait de la NCAA et de la NBA.

Aujourd’hui comme en 1993, les disciplinés et laborieux Allemands rappellent au monde qu’ils sont une grande nation sportive, si ce n’est de basketball :…ils n’y font que des certes lents mais sûrs progrès.

Certes Nowitsky (2.13m-1976), le grand joueur des Dallas Mavericks a encore écrasé tout sur son passage, mais en finale, avec « seulement » 23 points et 9 rebonds » et pas mal de pertes de balles, il ne parvint pas à creuser l’écart tout seul, comme il le faisait habituellement. Il est néanmoins, à la différence de 2002, maintenant entouré de partenaires de valeurs qui ne sont plus des faire-valoir, mais de véritables joueurs polyvalents et expérimentés (ils jouent ensemble depuis 5 ans, aujourd’hui, dont plusieurs disputent l’Euroligue ), qui sont capables aussi de prendre des rebonds…comme des grands tels que «l’italien » Patrick Femerling (2.15 m) ou Wucherer (2.08 m).

Le jeu de l’Allemagne a gagné en fluidité, coordination et précision, bref…en basketball.

Désormais la Mannschaft, profitant de l’absence par-ci par-là, de quelques stars (Pau Gasol, Italie, arrêt de Divac etc…) sera un outsider dans le concert du basket européen. , médaille de bronze est la nation en devenir du basket européen avec quatre joueurs majeurs entre 20 et 23 ans (Parker, les frères Petrus, et Gelabale) qui de plus assurent 60% des points et des rebonds.

 

La France

La France

Le fait que 2 parmi ces 4 joueurs jouent de NBA, est un gage de progrès dans l‘avenir.

La France a enfin son géant en la personne seul condition pour gagner un titre international aujourd’hui.

Seul lui manque un autre grand de plus de 7 pieds pour épaulerle lorrain de Nilvange, Frederic Weiss (2.17m) et le reposer de temps en temps.

Weiss a réalisé de grands matchs durant l’Euro , faisant regretter par la même son manque d’intérêt déclaré et prouvé donc d’ardeur pour le basketball qui le privèrent de NBA en 1998, alors qu’il avait été drafté au 1er tour en 7e position par les Knicks de New-York avec un contrat garanti de 150 000 euros soit 700 000 francs de l’époque par mois !!!

Les Knicks revinrent sur leur décision lorsqu’ils analysèrent plus en avant le joueur lors de ses matchs en …Grèce.

Ce qui manque aux français est un peu d’expérience collective et de « bouteille » pour savoir garder une balle à trente secondes de la fin et 7 points d’avance…

Bravo les p’tits frenchies

 

L’Espagne

L’Espagne, terre de basket, en raison de l’absence du joyau Pau Gasol (2.15m) qui évolue en NBA ne peut être jugée sur sa prestation à Belgrade, car de plus comme pour Nowistky avec l’Allemagne, le « grand Pau » avec ses mains d’argents, marque beaucoup de points, délivre de nombreuses passes décisives , collecte la grande majorité des rebonds et contribue largement à chasser toute approche de la défense ibérique.

On verra aux prochains challenges européens, les prestations de cette grande nation de basket qui les gagna en 1973...à Barcelone, et a toujours vécu près des podium européens depuis trente ans.

La Yougoslavie, Serbie-Monténégro

Elle est à la fois, la confirmation et la déception de ce championnat.

Confirmation car les serbes sont capables de survoler une compétition en battant les meilleurs puis la fois suivante de se désorganiser et de plier devant quiconque.

Déception car la starisation des joueurs serbes (de nombreux jouent en NBA) amène davantage d’inconvénients que d’avantages, car cela les pousse à être moins ouverts sur leurs partenaires, amenant par la même des …bagarres(signe évident d’absence d’homogénéité), telles que celle qui eut lieu juste après la défaite contre la France entre Jaric, le meneur et son pivot.

Mais il faudra encore compter sur la Grande Yougoslavie, patrie du basket européen et mondial, qui gagna une douzaine de fois le titre, notamment lors des avant dernières (Europe et dernières éditions( Monde).

La retraite de Bodiroga et des deux pivots Rebraca et Scepanovic, sera à mon avis vite comblée grâce à l’énorme creuset des plusieurs centaines de milliers de basketteurs-géants et talentueux qui « shootent, shootent » sur les panneaux du coté du Partizan ou de l’Etoile Rouge de Belgrade.

Toujours à surveiller donc, les joueurs qui bordent l’Adriatique, car la Yougoslavie rest la Yougoslavie..

Les quatre nations qui suivent constituent le peloton des nations qui n’ont pas encore la constitution pour gagner un championnat international mais qui néanmoins représentent des outsiders capables de battre n’importe quelle équipe . Ce sont les anciennes républiques de l’ex-Yougoslavie : la Slovénie, et la Croatie (attention, cette nation dispose comme la Serbie-Monténégro, d’un potentiel de pivots à plus de 7 pieds impressionnant) et dans une moindre mesure la Russie.

 

Les autres nations sont véritablement en retrait des podiums et du classement de tête des nations européennes du basketball.

Salut et à la prochaine

Jean-Marie Tartane

Legendedubasket@wanadoo.fr

 

 

 

 

 

 

 

 

Ode à la Grèce, flash back sur le basket grec :

La Grèce, bienfaitrice du basketball, mérite sa sucette :

Grèce terre de NBA :

La Grèce mérite bien ce titre européen pour service rendu au basketball européen et mondial.

Durant toutes les années 80’s et 90’s, avec l’Italie et la Turquie, le pays de Melina Mercouri n’a eu de cesse de relancer le basketball, certes par intérêt financier bien compris mais aussi et surtout par amour de ce merveilleux sport concrétisé par des actes de fidélité et d’affection pour le basketball, dans ce petit pays en y faisant venir, au risque de faillite retentissante des clubs, dès le milieu des 80’s, les stars américaines de NBA, débutantes ou confirmées . Ce fut le cas notamment pour ceux bannis pour usage de drogue (comme l’ex des Mavericks l’All Star, Roy Tarpley, Mike Jones l’ex-Pau Orthez etc…) mais aussi celles frappés par la blessure, (on a l’age de ses genoux en NBA), comme Dominique Wilkins ou puni par la sanction du banc des remplaçants qui menace toute star en ce royaume instable du basketball.

Histoire de se refaire une santé et un porte-monnaie

Des grands joueurs en devenir y foulèrent aussi le plancher comme outre l’ Olympien (présélectionné pour Seoul’88),Tommy Hammonds (2.06m Georgia Tech) ou tout simplement les stars russes ou yougoslaves (croates, serbes.. ) comme les merveilleux de la bande de Split, Dino Radja, Bojko Vrankovic et autres Zarko Paspaj, qui jouèrent au Panathinaikos d’Athènes ou Olympiakos, les amenant d’ailleurs avec Do Wilkins, en la victoire en Euroligue…contre les français.

Les clubs phares grecs se doublent par grandes villes, preuve d’une toute-puissance du basket par rapport aux autres sports prépondérants et concurrents (football, volley-ball, …) et gage d’une prise de conscience des municipalités pour faire la propagande de ce sport …et l’aider.

Pour n’en citer que quelques uns : Olympiakos Le Pyrée, Aris Salonique, PAOK Salonique, AEK Athènes, Panathinaikos Athènes, et Peristeri qui élimina sèchement le PSG en Euroleague en 1997, avec un américain que les français recrutèrent mais ne pouvaient plus payer (Lance Berwald 2.11m) .

Tous ces clubs, faits et actes de bravoure, nous démontrèrent que la Grèce est un pays qui aime le basketball n’hésitant pas à retourner ses bourses, pour inviter les stars déchues de NBA mais dont la carrière basketballistique était loin d’être terminée.

Folles dépenses greques signes de déraison et donc passion du sport

Public fou de basket, soutien municipal et national

Le public grec est certes un des plus hargneux qu’il soit, mais fidèle ( c’est le pourquoi du comment), jusqu’au bout à ses joueurs adorés, il ne les a jamais abandonné, payant, remplissant toujours les salles, même au plus bas de ces dernières années, où en raison de la forte chute de l’activité économique qui frappe la Grèce et notamment le cours du drachme (l’ex monnaie nationale), les clubs se virent dans l’obligation de rompre les contrats et renvoyer tout ce beau monde hors du pays de Socrate, afin de ne pas les payer en « monnaie de singe ».

Melina Mercouri

Les Grecs ont toujours eu la réputation de payer leurs stars jusqu’au dernier drachme.

C’est Eddie Jones qui l’a déclaré en 1995, dans un grand magazine de basket français

Nous devons avouer qu’en France, dans notre pays, il n’en est pas de même :les spectateurs ne viennent pas dans les salles…même quand c’est gratuit. (voir le dernier tournoi international de Alfortville de septembre 2005), on a laissé pas mal de clubs mourir d’endettement (Limoges, St Quentin, Antibes, Sceaux etc…)

Salles pleines :

Le Palais des Sports de Maroussi qui contient 10 000 places toujours remplies (comme toutes les salles de 1ere division grecque), est une sorte de délire financier (malgrè la crise économique) et architectural, et est la preuve de l’intérêt qu’a toujours porté la Grèce au sport inventé par James Naismith

Et cela incite au respect.

Titres en jeunes et Euroleagues

Les sponsors grecs font toujours l’impossible (à la différence de la France), liés par une sorte de destin national commun, naturel et bien compris, pour soutenir leurs clubs et jeunes joueurs dans la réalisation de leurs prouesses qui ne tardèrent pas à arriver :

Appuyée sur une large base de pratiquants licenciés, en plus des différentes Euroligues qu’elle a gagnées, la Grèce fut dans l’indifférence générale Championne d’Europe Juniors en 1996 avec de la graine de grands joueurs dont le duo Papanicolaou (2.02m) Efthimios Rentzias (2.13m). qui joua 25 matchs aux Sixers de Philadelphie en 2003)

 

Il n’y a pas de véritable surprise dans le couronnement du basket grec… »les chats ne font pas des chiens » et au royaume du Basketball : »Les derniers (économiquement) seront les premiers (sur les podiums)». 

Salut, Bravo les Grecs ,Vive le basket et Vive la Grèce

Jean-Marie Tartane

Pour Legendedubasket

 

legendedubasket@wanadoo.fr

http://monsite.wanadoo.fr/legendedubasket

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, la ministre de la Culture, effaça tout de même la dette du Panathinaikos pour lui permettre de poursuivre sa route en Euroligue..qu’il gagna.les autres sont redevenus des grecs comme à l’époque bénie de 1987 lorsque avec Nikos Gallis, l’ancien de Setton Hall, et Yannakis, intrépides à 3 points, ils ne rataient pratiquement pas un panier, terrassant, par là même russes, yougoslaves et consorts.
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